Description du produit
Ce Groupe de deux statuettes féminines comprend deux figures féminines se tenant debout l’une devant l’autre : leurs pieds son posés sur une base rectangulaire ; seule la partie antérieure de leur corps est modelée, tandis que leur dos bombé ne présente aucun détail anatomique. Deux trous d’évent sont percés sous la base. Les deux figures ont été travaillées séparément, probablement dans le même moule ; elles ont ensuite été réunies et assemblées dans leur position actuelle avant la cuisson dans le four de potier.
Elles sont nues, leur poitrine est imposante et arrondie ; leur coiffure, malgré la frange ondulée et la raie centrale, rappelle la mode égyptienne, avec les cheveux qui descendent en masse dans le dos et se séparent en deux parties plates sur les épaules et le haut de la poitrine. Leurs visages, le décolleté, les oreilles et des parties de la chevelure (un diadème ?) étaient peints en brun-rouge.
La première femme, très probablement une parturiente, pose ses mains ouvertes sur son gros ventre de femme enceinte. Pour arriver à tenir les coudes de sa camarade, l’autre figure, qui se trouve à l’arrière, allonge ses bras minces, mais démesurés, vers l’avant. Il faut noter que, puisque les deux statuettes proviennent du même moule, la deuxième figure posait également ses bras sur son ventre, d’où ils ont été sommairement effacés (leur emplacement a néanmoins laissé une trace bien visible sur la surface de la terre cuite).
Ce groupe appartient à une importante série de figurines présentant des caractéristiques similaires et provenant du monde phénicien et punique. Généralement datées du VIIe-VIe siècle av. J.-C., elles peuvent être debout ou assises, porter un enfant ou différents attributs (des instruments de musique, un éventail, des épis, des broches, etc.) ou simplement se tenir la poitrine ou le ventre : dans ce dernier cas elles sont souvent appelées dea gravida. Stylistiquement, surtout dans les formes générales et dans le modelé du visage, ces images ressentent déjà une certaine influence artistique grecque.
Typologiquement cet ensemble n’a pas de parallèles précis : on peut néanmoins le rapprocher de deux groupes l’un du Musée Bible et Orient de Fribourg et l’autre d’origine chypriote, dont la figure postérieure, apparemment assise et plus schématique est interprétée comme une sage-femme. Néanmoins ici, la signification de la deuxième femme reste énigmatique, puisqu’elle est debout et surtout elle paraît enceinte comme sa camarade. Il semble en tout cas évident que cette terre cuite soit à mettre en relation avec les croyances proche-orientales sur la fertilité et la fécondité : il s’agit d’un très beau témoignage de la piété d’une femme phénicienne du premier millénaire avant notre ère, qui en avait peut-être fait un ex-voto à offrir dans un sanctuaire comme remerciement ou comme vœux pour une future naissance.