
Le verre, un matériau riche et exquis, dont la virtuosité technique a atteint des sommets au cours de l’Antiquité. Elément naturel dompté par l’homme pour égaler les plus belles des pierres précieuses puis élément de fascination, modelé au gré des inspirations humaines pour jouer des effets de la diversité des couleurs et des reflets naturels de la lumière.
Le verre est véritablement la matière dont la magie reste de nos jours d’autant plus importante que parmi les témoignages de notre passé, le verre nous paraît intemporel, étonnamment contemporain et moderne à nos yeux actuels.
Les premiers petits objets en verre, des éléments de parure, apparaissent en Mésopotamie dès le milieu du IIIe millénaire av. J.-C. Il faudra mille ans de plus pour voir naître les premiers récipients élaborés en verre creux (amphorisques, aryballes, …) en Mésopotamie puis en Egypte.
La technique du verre modelé sur un noyau d’argile se développe en Méditerranée orientale dès la fin du VIe siècle av. J.-C.
Un peu plus tard, l’Égypte innove avec de la vaisselle en verre mosaïque (verre souvent improprement appelé millefiori).
Durant l’époque hellénistique, Alexandrie est le centre important de la verrerie de l’empire, ses maîtres verriers réalisant plusieurs innovations techniques.
La technique du verre soufflé est attribuée aux Phéniciens ou aux Babyloniens. Grâce à la canne à souffler, les artisans réussissent à fabriquer des objets en verre plus facilement, plus rapidement et donc à moindre coût. C’est une véritable révolution technique qui survient au cours du troisième quart du Ier siècle av. J.-C.
Importé depuis la partie orientale de la Méditerranée (l’Égypte et la Syrie), le verre, sous une forme primaire, est acheminé par bateaux dans tout le bassin méditerranéen où il sera ensuite refondu dans des « fours secondaires » pour la mise en forme par soufflage.
Les Romains élargiront et développeront à loisir le panel des formes désormais à disposition en verre, tant au niveau des récipients à boire que ceux destinés à la conservation ou encore au service des mets. La richesse et la diversité des décors s’amplifieront grâce à la technique du moulage ou par le façonnage à chaud de l’objet, grâce à l’application de filets, de pastilles ou d’autres appendices en verre coloré ou non. La gravure, la dorure ou la taille en camée sont également exploitées.
Virginie Sélitrenny
« Objets du mois » sélectionnées dans notre Galerie Young Collectors, venez à notre rencontre pour découvrir ou redécouvrir la richesse et la beauté des verres antiques.
Suggestion de lecture sur le sujet et notamment la technique de fabrication qui est richement illustrée : DILLY G. et MAHEO N., Verreries antiques du Musée de Picardie, Amiens, 1997.