Description du produit
Ce petit récipient a été taillé dans une pierre de couleur rosée, sillonnée de veinures brun-rouge : le sculpteur a certainement prêté une attention particulière au fragment de pierre à travailler, de façon à en exploiter la polychromie naturelle comme décoration.
La forme est simple mais très bien modelée : le corps sphérique, dépourvu d’anses, s’appuie sur une petite base aplatie mais asymétrique ; l’embouchure est étroite et la lèvre arrondie. Les veinures principales coupent le corps en diagonale. La capacité du récipient est réduite, du fait que l’intérieur n’est pas complètement évidé.
Les petits récipients comme celui en examen, généralement de petite taille, font partie des produits les plus caractéristiques de l’artisanat de la région de Buqras (Moyen-Euphrate, actuelle Syrie), où pendant le VIIe millénaire av. J.-C., s’est développé un village néolithique, dont l’économie était basée sur l’élevage (caprinés) et sur l’agriculture (blé et orge).
La vaisselle de ce type fait partie des plus anciens témoignages de la nouvelle technique de la pierre polie, qui, dès le début du néolithique, a progressivement remplacé le procédé de la pierre taillée ou éclatée : malgré leur ancienneté et leur petite taille, les vases de Buqras attestent d’une belle maîtrise dans ce domaine (polissage soigné, formes régulières). Les techniques impliquant le tournage et le frottement de la pierre étaient désormais couramment utilisées : un instrument comme le foret servait pour évider l’intérieur, un tour pour arrondir la forme extérieure, un patient polissage pour l’aspect lisse.
Le temps très long qu’il fallait pour la production de ces récipients et leur faible capacité en faisait probablement des objets de luxe destinés à contenir des matières précieuses et rares.