Description du produit
Plat de forme circulaire, au profil arrondi avec le bord rentrant ; petit pied bas et annulaire. L’intérieur est recouvert d’une couche de glaçure plombifère de couleur jaune pâle. Le médaillon, au fond brun, est décoré selon la technique du « champlevé », qui consistait à enlever une mince couche de terre tout autour du motif décoratif ; celui-ci, qui ressort donc en léger relief, avait préalablement été incisé avec une pointe très mince. Ces opérations sont exécutées avant que la surface du vase ne soit complètement séchée, donc avant la cuisson du plat. L’extérieur du plat n’est ni peint ni décoré.
L’animal représenté dans le tondo est un lièvre (ou un lapin : les artistes ne faisaient pas de différences entre les deux espèces). Aux proportions un peu naïves, il semble assis sur ses pattes postérieures et tend les antérieures, dans une attitude typique pour cet espèce de rongeurs ; son arrière train est démesuré, ses pattes sont de minces tiges, ses oreilles sont posées sur le dos.
Le lièvre est un animal qui apparaît très fréquemment dans l’iconographie chrétienne. Au-delà de son association avec l’œuf dans l’imagerie de Pâques en tant que symbole de fécondité et de renaissance, il est probable que ce rongeur ait une autre signification dans les croyances chrétiennes : à cause de son absence de défense, le lièvre devenait peut-être une sorte l’incarnation du fidèle chrétien voué à Dieu et lui faisant entièrement confiance.
La technique du « champlevé » appliquée au décor de la céramique est apparue dans le monde byzantin vers la fin du XIe siècle. Les vases décorés selon cette méthode étaient répandus dans les régions de la Méditerranée et de la Mer Noire entre la fin du XIIe et la première moitié du XIIIe siècle de notre ère.