Description du produit
Le « jeton » (le terme est choisi uniquement à cause de sa forme, sans allusion à son utilisation antique, qui est actuellement inconnue) est taillé dans un petit galet de lapis-lazuli d’un beau bleu-azur, veiné par endroits de gris. Il a la forme d’un disque petit mais plutôt épais (épaisseur 8-9 mm). Sur la tranche, il est traversé par un trou mesurant quatre millimètres de diamètre. Sur les deux faces, le décor est pratiquement identique (son orientation est toutefois un peu décalée) : quatre pétales au bord en relief et naissant d’un cercle central dessinent une fleur. Des traits disposés en croix et des demi-cercles complètent la composition, tandis qu’une frise de traits inclinés orne toute la tranche.
Seuls quelques autres « jetons » similaires sont connus : ornés de scènes figurées ils sont datés de la deuxième moitié du IIIe millénaire avant notre ère. Enfilés dans une ficelle ou montés sur une tige en bronze (l’exemplaire du Louvre conserve les restes d’une tige dans la perforation), ils pouvaient servir comme pendentifs ou comme éléments de décoration. Le fait que tous ces objets soient gravés sur les deux faces exclut l’utilisation comme sceaux.
Les plus importants gisements de lapis-lazuli connus dans l’Antiquité sont situés dans les massifs montagneux de l’actuel Afghanistan (que les Grecs et les Romains appelaient Bactriane), du Pakistan et du Tadjikistan : même si quelques artéfacts en lapis-lazuli sont connus déjà à l’époque néolithique, c’est à partir du IVe et du IIIe millénaire av. J.-C. que cette importante ressource minérale a commencé à faire l’objet d’un commerce régulier entre le Moyen et le Proche Orient, puisqu’il était exporté aussi loin que l’Iran, la Mésopotamie, la côte méditerranéenne et l’Egypte. Le lapis-lazuli était une pierre semi-précieuse de grande valeur, utilisée dans la fabrication et dans la décoration d’objets de luxe (architecture, sculptures, récipients, etc.) ainsi que dans l’orfèvrerie.