Description du produit
La tête de ce personnage masculin est coupée nette et régulière sous le cou. Elle est creuse et a probablement été moulée dans un moule bivalve. Détail insolite pour des objets de ce type et de cette taille, on notera la présence d’une bélière, soudée à l’arrière du cou et qui servait pour fixer la tête à un support dont actuellement on ignore la nature.
Le visage reproduit des traits exagérés et très typés, comme ceux qui caractérisent les images gréco-romaines dites « grotesques » : gros nez aquilin et pointu, sourcils froncés et très en relief, front ridé, pommettes saillantes, bouche aux lèvres charnues, calvitie avec couronne latérale de cheveux.
Les qualités techniques et artistiques de cette œuvre correspondent à la bonne moyenne des terres cuites de ce genre, qui étaient généralement moulées en série dans une argile plutôt grossière et vendues comme simple souvenir, comme ex-voto ou comme éléments du mobilier funéraire. Les images de type « grotesque » représentaient souvent des mimes, des acteurs de rue, des joueurs de musique, des danseurs ou mêmes des vendeurs ambulants ou des ouvriers atteints par des malformations physiques ou par des maladies dont les traits étaient rendus de façon très accentuée par les sculpteurs.
A la différence des acteurs de la comédie et du théâtre classique, les mimes et les acteurs qui improvisaient leurs spectacles dans la rue jouaient leurs personnages sans porter de masque ; en plus, les rôles féminins étaient tenus par des femmes et non par des hommes déguisés.
A la fin de l’époque hellénistique, dans les grands centres urbains comme Rome et Alexandrie, le genre théâtral de la pantomime (selon la tradition il aurait été créé par Sophron de Syracuse déjà au Ve siècle av. J.-C.) a eu un énorme succès, surtout parmi les couches les moins aisées de la société : la critique et la parodie des personnages appartenant à la classe dominante était tellement virulente que au début de l’époque impériale les mimes furent soumis à de strictes contrôles, avant d’être interdits par Domitien à la fin du Ier siècle de notre ère.