Description du produit
Cette Statuette de Silène Nain a été réalisée en fonte pleine selon la technique de la cire perdue. A l’arrière de la tête, un long trou perce la nuque : sa présence ne peut être expliquée de manière précise mais on imagine qu’il devait appartenir au dispositif permettant de fixer la statuette à son support d’origine (ornement pour un candélabre ou pour un récipient, élément d’un petit groupe de statuettes à sujet dionysiaque, etc.). Le silène, dont le corps est penché vers l’arrière, ne tient pas debout tout seul : ses jambes sont légèrement fléchies, la droite est avancée, tandis que la gauche est reculée, comme si le personnage était en train de danser ou de sautiller.
La statuette présente une belle qualité technique et artistique : les détails anatomiques sont très réalistes et rendus par un remarquable travail plastique, qui alterne avec précision les volumes bien modelés et les petites dépressions.
L’identification comme silène est attestée par les oreilles pointues, par le nez camus et par les incisions ondulées sur son corps qui indiquent qu’il était velu. Sa tête est ceinte d’une couronne et dans sa main gauche il tient une grappe de raisin.
Les proportions de la figurine sont typiques des représentations antiques des nains. Bien que les Anciens n’aient pas eu les moyens scientifiques pour décrire les variantes des malformations connues sous le terme de nanisme, ils ont su en présenter les aspects extérieurs les plus évidents. Parmi les différentes formes connues de cette affection, le nanisme disproportionné (achondroplasie) est celui qui apparaît le plus fréquemment dans la nature ainsi que dans l’iconographie gréco-romaine : les images de nains se distinguent généralement par les membres disproportionnés, la tête trop grande, le visage plat, le ventre et les fesses proéminents, tendance à l’obésité, éventuellement par une malformation de la colonne, etc. Une autre anomalie fréquente dans l’iconographie, mais qui n’a aucun fondement scientifique, est la taille démesurée du sexe.
Plusieurs caractéristiques du nanisme apparaissent sur la statuette en examen : les proportions particulières des jambes et des bras, qui sont trop courts et musclés, la tête trop grande, les jambes partiellement tordues, le ventre légèrement proéminant et le dos cambré.
Comme les bossus, les nains sont très présents dans les représentations « grotesques » de l’art gréco-romain : leur fréquence est d’ailleurs bien supérieure à la moyenne des personnes réellement touchées par cette malformation. Ce phénomène s’explique probablement par la signification apotropaïque et de porte-bonheur qui était attribuée aux porteurs de tels handicaps ; la taille anormale de leur sexe s’explique probablement par la même croyance.