Description du produit
Grosse cruche en terre cuite brun foncé-noir, certainement cuite en atmosphère réductrice (sans apport d’oxygène dans le four). Elle est pourvue d’une petite anse dans la partie postérieure et d’un long bec verseur en forme de gouttière, surmonté d’un protomé de bélier aux cornes enroulées. La présence des cannelures sur le corps rappelle le travail du bronze.
La cruche au corps globulaire et long bec (que les archéologues appellent parfois improprement « théière » ou « saucière ») est une des formes les plus à la mode du répertoire du Luristan : à côté des vases en céramique noire, elle existe aussi en céramique claire ornée de scènes figurées et /ou de motifs linéaires peints en rouge ; mais les exemplaires les plus prisés étaient ceux modelés en bronze par les toreutes, les artisans experts dans la fabrication de vases en métal travaillés à froid, principalement par martelage.
L’utilisation exacte n’est pas connue mais il est raisonnable d’imaginer que ces récipients étaient présents lors des banquets et servaient pour le service des boissons, in primis du vin et de la bière, breuvages largement consommés sur les tables du Proche-Orient ancien : les pièces en matériaux plus noble (métal) étaient certainement destinées aux classes dominantes, les autres aux classes moins aisées. Les nombreux exemplaires mis au jour dans les nécropoles appartenaient au mobilier funéraire des défunts. La présence d’un protomé d’animal sur le bec pourrait éventuellement indiquer un emploi cultuel.