Description du produit
La Statuette de Mouflon ou de Bélier a été taillé dans un galet de pierre de faible épaisseur, qui est encore partiellement translucide, malgré l’aspect désormais foncé et patiné de la surface.
Stylistiquement, cette figurine est caractérisée par des formes simples et un peu naïves : ses contours linéaires et précis font toute l’originalité et la force de cette pièce, qui n’a que peu de parallèles dans le panorama de la sculpture néolithique proche-orientale contemporaine. Cette simplicité formelle, qui attire l’œil du spectateur moderne, est une constante des œuvres d’une époque aussi reculée.
Quelques traits essentiels ainsi qu’un modelage tout en douceur et en sensibilité ont permis au sculpteur de représenter cet animal avec clarté et en même temps avec naturalisme : le contour de la statuette est fait d’une seule ligne ininterrompue et sinueuse. Les détails anatomiques sont nombreux : la tête droite avec des petits creux pour les yeux ; sur le dos, une bosse indique le cou et une autre, moins marquée, la croupe ; les cuisses sont bien arrondies, tandis que les pattes ne sont que des petits moignons, sans indication des sabots. Les longues cornes sont sculptées en relief : de forme arquée, elles descendent vers le bas du cou et font penser aux cornes des béliers ou des mouflons. Elles ressemblent à celles d’une statuette contemporaine en terre cuite provenant de Suse ; mais dans la figurine en argile, matériau facile à modeler, les cornes sont entièrement en trois dimensions.
Les représentations zoomorphes en ronde bosse du néolithique proche-oriental que nous connaissons sont toutes de petite taille. Les animaux représentés ne sont pas toujours faciles à interpréter, mais l’ampleur du bestiaire étonne par sa variété, surtout pour les sceaux figurés : parmi les plus populaires, il y a certainement les caprinés, les ovidés ainsi que les bovidés, espèces qui étaient domestiquées depuis longtemps déjà. La destination exacte des statuettes est souvent inconnue, mais il est probable que cela variait d’un cas à l’autre : ex-voto, élément de mobilier funéraire, jouet pour les enfants, récipient, etc.
A cette époque, l’élevage et l’agriculture occupaient une place prépondérante dans les activités économiques. Dans un tel contexte, le petit bétail (caprinés, ovidés, porcs) avait une remarquable importance comme monnaie d’échange, dans la production de viande et de produits laitiers, dans la fabrication des tissus, etc., ce qui explique certainement aussi son grand succès dans l’iconographie et dans l’art.