Description du produit
Flacon en verre soufflé transparent avec des reflets gris clair. La patine ajoute une magnifique polychromie, allant du doré au bleu-violet, dont l’apparence dépend de la lumière.
Après avoir soufflé une seule paraison, le verrier a créé les deux tuyaux en pinçant le verre verticalement de manière à former une paroi interne : dans le cas de ce flacon, les deux éléments sont entièrement séparés, tandis que dans d’autres exemplaires le contenu des deux tuyaux est en communication grâce à un canal restant ouvert au fond des récipients. Les anses, modelées dans des rubans de verre de la même couleur, sont faites à part : elles servaient à suspendre l’objet à une ficelle. Le couvercle, qui était certainement fait en matière périssable (cire, liège, tissu, etc.), n’est jamais conservé.
Ces flacons doubles sont la version élaborée et tardive (à partir du IVe siècle apr. J.-C.) des vases à cosmétiques cylindriques et allongés, communs dès le Ier siècle : ils étaient destinés à contenir du kohol, une substance noire utilisé pour le maquillage des yeux et probablement appliquée, comme aujourd’hui, sur le bord des paupières. Connu déjà au IIIe millénaire av. J.-C., le kohol était en outre une protection efficace contre les maladies ophtalmologiques provoquées par le climat sec et venteux des régions désertiques ou semi-désertiques.
Ces récipients, dont il existe un grand nombre de variantes (les balsamaires doubles contenaient peut-être de la substance de deux couleurs différentes), ont souvent été mis au jour avec des bâtonnets pourvus d’au moins une extrémité arrondie, qui étaient utilisés pour prélever le kohol du tuyau et l’appliquer sur les yeux : certains sont en verre, d’autres, plus de luxe, sont en bronze ou taillés dans de l’os.